Il régnait presque comme un air de normalité dimanche matin à notre arrivée à Riom où allait se dérouler l’ultime journée de qualification avant le rendez-vous national du 13 mars prochain. Pas de masque (sauf dans le bus naturellement), pas de contrôle sanitaire à l’entrée du site. Retour des stands de restauration, de boissons. Au final, un retour à la vie d’avant sans jauges, sans interdit.
Quel plaisir de voir tous ces clubs, ces athlètes fouler le parc de Riom au grès d’un parcours légèrement vallonné, où descentes, montées, et plats formaient les principales caractéristiques d’un tracé sinueux mais sans grandes difficultés. Autre point positif de cette journée dominicale, une température printanière avec, tout de même, du vent notamment au moment des épreuves du cross court.
Partis à 4 h 45 du stade, la vingtaine d’athlètes , d’autres ayant choisi de partir à Riom la veille , avait à coeur de bien faire, avec dans la têtes le désir d’obtenir le sésame pour accéder au dernier échelon, c’est à dire, le championnat de France qui se déroulera aux Mureaux dans trois semaines. Il est 9 h 30, quand le bus arrive en terre auvergnate. Installation des tentes, d’ailleurs, une d’entre elle va s’envoler sous l’effet du vent!! Récupération des dossards.
Parti la veille, Gabriel Réalis, seul rescapé master de cette aventure, se présente au départ face à une meute de 138 affamés venus décrocher cet ultime billet. Dès le coup de pistolet, les acteurs de la course se mettent en jambe rapidement et le tempo est donné. Gabriel, placé au milieu du peloton, tente de réagir mais sans réussite. Il est trop tard pour espérer une possible qualification, alors ne se désunissant pas, il trouve les dernières ressources franchissant la ligne en 87e position en 36’07 après une distance de 9270 m. La saison cross s’achève pour lui, place aux compétitions pédestres dès la mois de mars.
A peine le temps de souffler qu’il faut déjà se tourner vers l’aire de départ des minimes filles qui, pour cette occasion vont représenter leur comités départementaux respectifs avec l’objectif d’une sélection dans le collectif régional, et espérer participer au Challenge Robert Bobin lors du grand rendez-vous national. Malheureusement, l’histoire s’arrête là pour les deux évianaises qui concourraient pour la Haute-Savoie. Bien partie, Hannaé Tagand Baud a suivi le rythme soutenu de ses adversaires. Dans la grande boucle, elle ne réussit pas à maintenir la cadence, laissant échapper une possible sélection. Hannaé 4e au passage de la petite boucle, voit ses concurrentes la dépasser, ne pouvant réagir à leurs attaques. Elle finit cependant 11e de la course en 16’00 au terme d’un parcours de 3870 mètres. Il lui a manqué six secondes pour obtenir le graal! Longtemps on y a cru. Certes, il y a la déception d’une non qualification mais néanmoins la minime première année, a de bons jours devant elle. Sa comparse, Heidi Dutruel, qui a chuté au ski mardi dernier avec quelques cervicales touchées, a fait une belle course, bataillant ferme pour ne pas voir trop d’adversaires la doubler. Elle prend le 30e rang de ces régionaux en 16’58 laissant 65 filles derrière elle. Place au repos pour ces demoiselles avant une reprise des compétitions dès la fin mars. Par équipe, le Comité 74 filles, termine à la 5e place.
Puis à 11 h 40, ce sont 113 minimes garçons qui se sont élancés pour 4010 mètres de course. Pour le Comité 74, les douze jeunes se sont échauffés sous la direction de l’entraîneur d’Off Course. Un départ tonitruant pour le jeunes Nathan Leite, se rappelant les discours antérieurs. Prendre ses responsabilités! Voilà en quelques sortes, le message principal du coach. Très rapidement, trois minimes sa détachent dont Nathan. Un rythme élevé anime le trio. Ne pas faiblir, rester au contact de ses adversaires. Poussé par un entraîneur survolté et par des supporters tout aussi excités, le jeune Leite finit son parcours par un sprint extraordinaire. Il termine troisième en 13’36. A la remise des prix, coup de théatre, Nathan qui est monté sur la 3e marche du podium voit son classement modifié. Il est au final deuxième, une décision intervenue suite au visionnage de l’arrivée. Les deux athlètes ont franchi la ligne en même temps, mais c’est le franchissement du bout de sa chaussure qui lui a validé sa 2e place. Quant à Timéo Van Cauwemberghe, il a fait lui aussi, une belle course mais rate sa sélection pour deux places. Un départ un peu plus timide que son copain, quelques erreurs sur la parcours et les chances de faire parti de l’équipe régionale parte en fumée. En progrès depuis le début de la saison, Timéo, un peu dégoûté, aura à coeur d’effacer ce résultat et, tout comme les deux filles, il se remobilisera pour glaner d’autres trophées. Il en a les capacités . Il finit 10e en 14’09. Hugo Mas, troisième homme du clan Off Course, et sélectionné avec le CD 74, est lui aussi bien parti, mais au fil des tours, n’a pas résisté à la cadence imposée par les trois hommes de tête, subissant un peu la course. Il se classe 40e en 15’17. Tout comme Timéo, le repos sera de mise avant, un printemps riche en compétitions. Quatrième mousquetaire d’Evian Off Course, Maxence Laporte a couru à son rythme. Il termine 83e en 16’30, peu satisfait de sa prestation à l’arrivée. Au classement par Comité, la Haute-Savoie monte sur la deuxième marche derrière le Comité Puy de Dôme et devant le Comité Rhône. Alors qu’en 2021 au « France » à Montauban, Nathan ratait pour une seconde sa qualification dans l’équipe régionale, ce dimanche s’est le sourire aux lèvres qu’il a reçu son billet pour les Mureaux où il représentera la Ligue avec l’espoir d’obtenir un beau résultat.
Echauffées par un trio de choc, Johan – Victor et Antoine, les cadettes avaient un peu la pression. Faire aussi bien qu’à Saint-Férréol par équipe et permettre aux individuelles, de franchir l’ultime course avant le national. Si au terme de cette course longue de 4010 mètres, le bilan comptable est positif avec la qualification par équipe des six filles (Manon Laporte, Aricia Glauser, Camille Martins, Cassandra Réalis, Alys Mathonnet et Zoélou Nonne) et deux individuelles (Alice Vaudaux, Emma Dufour) sur la manière, beaucoup de déception et d’incompréhension pour leur entraîneur. Félicitations à Manon qui est partie devant prenant son rôle de leader en main. Son enthousiasme va être freiné par l’athlète du Clermont athlétisme entre autre. Manon se classe 5e en 15’26. Autre belle satisfaction, la course de Cassandra. Remontant petit à petit ses adversaires, elle termine au 22e rang en 16’24. Petit retour en arrière pour expliquer l’évolution de la course. Après le passage de la première boucle, les évianaises forment un clan au grand désarroi de leur coach. Elles se regardent, elles se jaugent oubliant la course voire même la concurrence. Un tantinet excédé, l’entraîneur crie, leur demandant de réagir. On a l’impression que le scénario d’Aix les Bains va se rejouer. A l’entame de la grande boucle, les cadettes se montrent un peu plus entreprenantes mais il est trop tard. Ce qui est pris, est pris et combler le retard tient du miracle. Il y a l’équipe certes mais il y a la prestation individuelle. Pour le résultat par équipe, après Manon et Cassandra, voici celui des autres filles: Aricia 25e en 16’44 – Alys 31e en 16’57 – Camille 34e en 16’59 et Zoélou 63e en 19’20. Quant aux deux individuelles, Alice 30e en 16’53 et Emma 54e en 17’44. Malheureusement, seule Marine Ohl ne sera pas du voyage dans les Yvelines. Elle finit 83e en 19’20. Il reste maintenant trois semaines à ces demoiselles pour se préparer dans de bonnes conditions et faire oublier à leur « chef » que leurs prestations étaient une erreur de parcours.
Ce qui caractérise sa personnalité, c’est sa gentillesse. On le double, il laisse passer. Il prend un coup en courant, il ne le rend pas. Acteur dans le domaine théâtral, Jules Chauvin aura trois semaines pour apprendre sa nouvelle partition. Au championnat de France, pas de sentiment. Il faut être un mort de faim et bousculer les convenances. Dimanche, après un excellent départ, Jules se fait chatouiller dès les premiers hectomètres de course allant heurter le piquet à la sortie du virage. Un peu déstabilisé, le jeune cadet a du mal à retrouver son engouement, subissant dans les deux derniers tours la course, perdant des places au général. Retrouvant quelques forces à 500 mètres de l’arrivée, le lycéen finit à la 36e place en 19’49 après 5470 m de course et surtout, empoche sa qualification pour le national, c’est là l’essentiel non?
Et que dire de Pauline Ohl ? Métamorphosée, surprenante au fil des compétitions. Cinquième aux bi-départemenaux, quatrième il y a trois semaines à Saint-Férréol, la juniore n’a de cesse d’évoluer positivement au fil des épreuves. Dimanche encore, à Riom, elle a surpris supporters et encadrants en plaçant un sprint à 500 mètres de la ligne. Mettant en application les conseils reçus avant le départ, l’étudiante à Grenoble, a forcé l’admiration de tous, dépliant ses longues jambes décrochant une magnifique 7e place en 21’27 au bout de 5470 m de course. Un super résultat qui a fait l’objet d’un pari fou mais qui ne sera sans doute, jamais tenu!
Lui ont succédé, ses homologues masculins. Un trio magique puisqu’ils ont réussi tous les trois, a franchir l’ultime manche qualificative avant les Mureaux. Légèrement enfermés au départ, les juniors ont du remonter leur retard à l’image de Théo Leite, qui sous les injonctions de son entraîneur, a accéléré la cadence, doublant des adversaires. Il se classe 40e en 22’24 après 6840 m de course. Derrière, Victor Ménétrier, qui a son copain en ligne de mire, maintient son écart et place une dernière accélération dans la ligne droite menant à l’arrivée. Il finit 49e en 22’49. Troisième engagé de la catégorie junior, Benjamin Marco Andoque a, lui tout donné pour décrocher son billet pour les Yvelines. Il passe la ligne en 53e position en 22’55. Des temps qui se tiennent dans un mouchoir de poches et qui leur donnent leur qualif pour la grande finale.
Après les belles prestations des jeunes, place aux adultes. Deux formats de course au choix: cross long ou cross court? Plus à l’aise du le format long, Florence Bairros (senior femme) a entamé la saison cross de fort belle manière en titillant, à chaque fois, les prétendues favorites de l’épreuve dite cross long. Troisième à Aix les Bains, puis 4e à Saint-Férréol, la jeune femme avait une belle carte à jouer. Partie parmi les femmes de tête, L’institutrice va se livrer à une belle remontée. Si Manon pas pas loupé la trappe (jeu de mot que certains vont peut-être comprendre), Florence ne va rien lâcher. Longtemps en compagnie d’Adeline Roche (club Coquelicot 42), elle va finir par lui passer devant, se retrouvant en 4e position. Pendant quelques encablures, on a le sentiment que Florence va pouvoir doubler la sociétaire du Grand Chambéry, Anne Sophie Vittet, fournissant un bel effort, mais la savoyarde ne se laisse pas faire prenant quelques mètres d’avance sur l’évianaise. Au final, une excellente 4e place en 27’36 au terme de 7370 m de course laissant présager un final national de bonne augure. Spécialiste de course en montagne, Florence étonne positivement l’encadrement depuis le mois de janvier où elle excelle à chacune de ses compétitions de cross.
Il ne reste plus que deux épreuves avant le retour en Haute-Savoie. Le cross court. Les dames comme les messieurs ont 4010 mètres à couvrir soit la distance semblable aux minimes! Et là, c’est sûr, les athlètes vont égrener les boucles rapidement. Deux petites boucles et une grande, c’est le descriptif de ce tracé. Seule représentante de la gente féminine, Margot Guepratte, espoir 1ère année, va prendre un bon départ, s’extirpant de la meute assez vite. A l’issue de la première boucle, Margot fait partie des dix premières. Au début de la seconde boucle, elle recule un peu. Sa foulée semble heurtée mais la jeune fille ne cède pas. A l’entame de la grande boucle, l’espoir a du mal à maintenir sa place. Continuant à se battre, Margot tente un dernier coup de rein gardant sa position. Elle passe la ligne en 49e position en 16’08 et réussit à se qualifier pour les Mureaux. Un ouf de soulagement pour elle comme pour ses proches supporters.
Dernière course de ce programme, le cross court masculin avec pour Evian Off Course, une équipe masculine. Déclaré champion des Alpes à St Férréol, le quatuor n’a pas dans ses rangs Paul Hardivillé, absent pour cause d’études au Danemark. Johan Chibko, Victor Germain, Antoine Aflalo et Jérôme Roudier vont donc tout faire pour réaliser un nouvel exploit mais la tâche s’annonce difficile. Dès le départ, le ton est donné. La course s’élance sur un rythme infernal. Johan, Victor sont dans le groupe de tête, Antoine, après un départ moins fringant, tente de revenir sur ses adversaires. Pour Jérôme, cela va être compliqué. Au passage de la première boucle, Johan est toujours parmi les dix, Antoine s’est rapproché et Victor est à quelques mètres. Cela semble se durcir pour Jérôme. A l’avant, l’homme de tête, Alexis Phelut, imperturbable, continue sans baisser de régime. Derrière, ses adversaires luttent avec beaucoup d’acharnement, en témoigne la belle performance de Johan qui termine à une magnifique 13e place en 12’27 se qualifiant pour le France. Ayant repris des places dans la grande boucle, Antoine, 8e espoir et 21e de la course en 12’36, décroche également son précieux sésame pour les Yvelines. Malheureusement, l’aventure s’arrête là pour leurs deux amis Victor (54e en 13’10) et Jérôme (126e en 15’54). Même si les deux copains ne seront pas là physiquement pour encourager les 18 qualifiés, ils le seront à distance tout comme les adhérents du club.
Avec un total de 18 participants, Evian Off Course a de quoi être fier de ses athlètes. Un record de participants pour le petit club évianais même si, il est bon de se souvenir qu’en 2020, le nombre s’élevait à 22 athlètes qualifiés mais le championnat de France de cross prévu en mar à Moutauban n’avait pas eu lieu faute de Covid et repoussé en novembre 2021 mais avec un effectif comprenant 13 qualifiés.
Merci aux supporters, aux parents venus en voiture, et à Philippe Riga pour les photos.
Rendez-vous le week-end du 12 et 13 mars prochain pour la plus importante des compétitions hivernales, que sont les championnats de France de cross au Mureaux (78), lieu déjà dépositaire de cette épreuve en 2015. Un parcours exigeant qui va peut-être dévoiler de futurs vainqueurs inespérés ? Réponse dans trois semaines.