Comme je l’ai fait à la suite des « France » de cross, de montagne et d’Elsa, voici maintenant les confidences de Margot Guepratte, médaillée d’argent à Bondoufle.
2e du 2000 m steeple en 7’00″65
A la rentrée 2016, Margot Guepratte, alors licenciée à l’AC Evian, fait le choix de changer de club de sa propre initiative pour progresser d’avantage et suivre des entraînements plus ardus. Le jeu en vaut la chandelle. Elle sait que cela va être dur mais accepte le défi. Les premiers mois furent compliqués mais elle a cravaché d’arrache pied. Elle a connu des instants de souffrance mais n’a jamais baissé les bras, bien au contraire! Aujourd’hui, ces efforts ont été récompensés revenant de l’Essonne argentée et finaliste du 800 m.
Margot, au lendemain de ta finale du 800 m, quel est ton sentiment?
« Je me sens légère comme une plume. J’ai le sentiment du devoir accompli et je suis heureuse d’avoir la chance de retourner courir pour une nouvelle épreuve.
Médaille d’argent sur le 2000 m steeple, as-tu retrouvé le sommeil rapidement avant de prendre le départ du 800 m le lendemain? Pour la première fois, tu t’es retrouvée sur la « boîte », qu’as-tu ressentie?
Vendredi soir, j’ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil. J’étais très contente mais je ne me rendais pas encore compte de ce que je venais de faire. Et puis, j’avais tellement envie de courir le 800 m, de retrouver le stade, l’ambiance, la chambre d’appel! Avec papa, on a regardé un documentaire sur les dauphins puis on s’est endormi (c’est vrai que le doc n’était pas très très captivant)
Sur le podium, j’étais vraiment contente de ce que je venais de réaliser. Je voyais mon papa, ma maman, Pascal et Domi me faire des grands ‘coucous’ de la main, ça me faisait rire! C’est un moment un peu court mais hyper appréciable.
A-t-il été difficile de te remobiliser pour le 800 m?
Non pas du tout. J’abordais ce week-end en pensant essentiellement au steeple.Une fois l’épreuve passée, j’avais vraiment envie de courir à nouveau sur ce stade. Ravie et impatiente de faire ma course.
Comment as-tu abordé les éliminatoires?
Je les ai abordés avec légèreté et envie. Passer en finale me tenait vraiment à coeur après la désillusion à Val de Rueil (France en salle cet hiver) Le 2000 m steeple m’a véritablement aidé car il m’a donné confiance et m’a remonté à bloc. Je n’étais pas stressée car j’avais déjà en poche une médaille et dans ma tête, ma mauvaise expérience en salle. Mon objectif était rempli, ce n’était que du bonus.
Peux-tu te décrire en quelques lignes?
Je suis une fille réservée. Quand je suis avec des personnes que je ne connaît pas, je suis mal à l’aise. Parfois même, les gens pensent que je les apprécie pas, ce qui est faux, c’est juste que je n’ose pas m’imposer. La timidité vaincue, je suis une jeune fille rigolote, qui adore parler. Souvent on se confie à moi. J’adore aider les gens, avoir une petite contribution à leur joie et leur bonheur en apportant mon soutien dans leurs moments plus douloureux.
Tes objectifs pour la suite: Etudes? Sport?
Cette année, je passe en première ES et j’ai le bac de français en juin prochain. Le but c’est obtenir des points d’avance pour le bac général l’année suivante. Jusqu’à présent, tout c’est bien passé, alors j’espère que cela va continuer. Pour le sport, j’espère prendre autant de bonheur comme cette année et avoir toujours la même envie à l’entraînement comme en courses. Mais mon objectif principal est de réussir à combiner amis, famille, cours, sport et ma santé mentale!
Tu t’es retrouvée avec Naïs dans le même couloir dans la même course. Quelles furent tes impressions à ce moment-là?
C’était drôle qu’on soit dans le même couloir! Les 120 premiers mètres, je n’ai pas été bousculée et en finale, c’est un fait rare, alors merci Naïs!! Plus sérieusement, on n’a pas papoté très longtemps mais avant les ordres du starter, on s’est souhaitée bonne chance se concentrant à nouveau. J’ai trouvé la situation plutôt cocasse d’être aux côtés de ma partenaire d’entraînement!! Naïs venait pour le titre, ce qui faisait un contraste avec moi qui n’était pas attendue en finale au vue des bilans de la saison.
Ta devise? Pourquoi?
Cette année avec une amie, on a essayé de vivre en suivant cette phrase: »Juste une seconde ». Ainsi, dans les moments difficiles, on se dit que ce n’est qu’un moment, que ça va passer et qu’il ne faut pas renoncer. A l’inverse, on n’oublie pas que tout va très vite et qu’il faut profiter de chaque instant parce que rien ne garantit que ça va durer. Avec cette phrase, on relativise un peu tout.
Ta ou tes qualités? Patiente ou non? Angoissée ou pas?
Je ne me connais pas bien moi-même alors c’est un peu compliqué. (vive l’adolescence!!) Je dirai que je suis simple, que je ne me prends pas la tête. Je suis patiente pour certaines choses mais je n’aime pas attendre pour des choses qui auraient dues être faites. Je n’angoisse pas vraiment avant une course et même avant un examen. A ce moment-là, on a déjà fait tout le travail en amont.Il ne reste plus qu’à exploiter toutes les choses acquises auparavant. J’angoisse plus quand je vois les choses à acquérir pour arriver à mon objectif. Mais après, l’envie prend le dessus et je me remets au travail.
Peux-tu me faire un petit résumé de ton W.E à Bondoufle épreuve par épreuve?
2000 m steeple: J’étais plus stressée que les autres épreuves parce que j’avais des « responsabilités ». Deuxième au bilan des engagées, j’avais de l’avance sur la troisième. Quelle sensation d’arriver sur la course avec le statut de favorite potentielle!
Durant la course, j’essaie de rester avec Claire Palou, vice championne d’Europe de la spécialité. Dans le premier 1000 m, j’arrive à faire jeu égal avec elle. Puis elle accélère, alors je tente de limiter les dégâts en conservant un écart raisonnable entre nous deux. Je me retrouve seule et continue à me battre. La dernière barrière approche et patatras! Je chute et m’effondre dans la rivière. Mais pas le temps de réfléchir, il y a une médaille à aller chercher. Je repars. L’écart avec mes adversaires est suffisamment grand et je réussis à conserver mon rang. J’arrive trempée mais HEUREUSE: Médaille d’argent!!
800 m série: Je voulais vraiment passer en finale. Ils prenaient la première de chaque série ( il y en avait 4) et les 6 meilleurs temps. Sachant que n’ai pas un gros « finish » je devait courir vite pour espérer me qualifier. Engagée dans la série 2, j’arrive à tirer mon épingle du jeu dans les 50 derniers mètres. Je finis 2e et obtiens ma place en finale en 2’14!! Nouveau record personnel pour ma part! Trop contente.
800 m finale: La course est partie très vite sous l’impulsion de Naïs. Quatre filles essaient de la suivre. Je décide de rester en retrait car je sais pertinemment que si je fais le premier 400 m trop rapidement, je vais me griller. Dernier tour, je vois que l’écart est grand avec les filles de devant (10 m), je donne tout quitte à être lactique trop tôt. A la fin du premier virage, j’en double une, mais mes jambes sont fatiguées! A 50 m de l’arrivée, une fille me double, j’essaie de m’accrocher mais impossible. Je finis 5e en 2’12″96!! Un nouveau record personnel à mon actif! Oublié la fatigue. Je suis tellement heureuse de ce fabuleux chrono.
Je garderai de ce championnat un merveilleux souvenir. »
Merci Margot pour ce moment de confession. Bon été.