Arrens-Marsous, autrefois centre de la culture du lin et du chanvre, petit village des Hautes-Pyrénées, situé au coeur du Val d’Azun, et limitrophe de l’Espagne, accueillait ce dimanche le championnat de France de course en montagne, troublant le temps de la compétition, la quiétude des 723 âmes.
Plus de 1800 km (aller / retour) à couvrir! L’entraîneur avait donc fait le choix de partir vendredi matin et effectuer ce long parcours en deux fois avec un arrêt à Carcassonne, avant de reprendre la route le lendemain. Arrivés au premier point de chute, visite de la Citadelle sans oublier de mémoriser cet instant (photos), avec de bons moments de rigolade. Tourisme et décontraction, c’est çà aussi la compétition!
Samedi, départ du lieu de villégiature, direction les Hautes-Pyrénées. Après trois heures de transport, le but final est atteint. Mais là surprise! Un panneau indique Aucun. Aucun? Aucun quoi? Aucun événement?… Aucun est en fait le nom du village.
Une fois les valises déposées, direction la salle des Fêtes pour récupérer les dossards et hop, les athlètes qualifiés partent effectuer le repérage du parcours. Le terrain est glissant par endroit, le départ comme l’arrivée se font sur la route, entre les deux, passage dans les bois avec une belle grimpée. Après une bonne douche, retour au centre du village pour déguster la pasta-party.
Dimanche matin, les visages ont changé hormis Chloé et Anaïs qui semblent sereines. Elles ne le savent pas encore, mais dans quelques heures, elle seront les reines de cette journée pyrénéenne! Pour les autres, Julie – Paul- Honoré et Rémi, on peut lire quelques inquiétudes. La rigolade a fait place à l’angoisse. Le compte à rebours est commencé.
A 7 h 30, tout le monde dans le mini-bus pour rejoindre Arrens-Marsous. Peu de mots. La concentration prend le dessus. Arrivés sur place, l’échauffement débute. A 8 h 45, le premier départ de cette journée est donné pour les cadettes / cadets et juniors filles. Un fait important cependant: la participation nombreuses des jeunes catégories! La montagne n’est pas un exercice simple, alors voir un tel peloton réjouit les amateurs de ce type d’effort.
Partis prudemment, les trois jeunes ont donnés tout ce qu’ils avaient. En cadets, Paul Hardivillé, s’en est très bien sorti, se classant 20e en 31’11 au terme d’un parcours de 5,5 km, engrangeant ainsi de l’expérience pour les courses à venir. Ils étaient 47 de sa catégorie au départ.
En cadettes, bel exploit pour Chloé Bened qui réussi, pour deux secondes, à prendre la 4e place mais surtout, qui décroche sa première sélection en équipe de France de course en montagne! Licenciée au club depuis la rentrée, Chloé, biathlète internationale, est venue à Off Course pour renforcer son physique. Suite à sa saison hivernale, elle a rejoint les entraînements il y a à peine deux mois. Le coup de poker de l’entraîneur, fut un coup de maître et, le 16 juin prochain, la cadette fera partie du collectif national lors de la Coupe du Monde cadets qui se déroulera à Lanzada en Italie (région de Lombardie).
Satisfaction pour Pascal, car depuis sept ans, il réussit à mettre un voire deux athlètes dans la sélection nationale des courses en montagne.
En juniors, Julie Ducret, gênée par une bronchite, n’a pas pu réitérer sa performance réalisée l’an passé à Culoz. Subissant la course à chaque kilomètres, elle a cravaché durement pour rentrer dans le top 10. Elle termine 8e en 38’00. Petit message à son encontre: » Ne laisse jamais la défaite te détruire, rebondis vite »
La pluie tombée pendant la nuit, a contraint les organisateurs à modifier légèrement le tracé des juniors car trop glissant. Le parcours d’Honoré Bondaz, comme celui des élites, formait un huit, permettant aux spectateurs de les encourager à différents endroits.
Quinze minutes après les cadets, 44 juniors s’élançaient sur 7,5 km. Un départ plutôt prudent pour l’allingeois. Au sommet du raidillon, situé à mi parcours, Honoré se trouvait parmi les vingt premiers de la course. Hormis l’homme de tête, derrière rien n’était fait, les athlètes formant une chenille. Dans la descente qui le conduisait à l’arrivée, le junior gagnait deux places mais devant le rythme avait augmenté. Après 42’27 de course, Honoré franchissait la ligne en 18e position. Une satisfaction pour le coach comme pour lui.
Deux minutes à peine après lui, le départ des féminines était donné avec notamment la participation de la championne de France sortante et championne du monde de trail 2017, Adeline Roche. Ne figurant pas dans le bloc « élite » au départ, Anaïs Boucansaud s’est frayée un passage pour se glisser tout doucement vers les favorites de la course. A l’aise sur ce type de terrain, magnant agilité et prudence, l’évianaise ne perdait pas ses concurrentes des yeux. A mi distance, elle pointait à la 10e place et continuait à tenir bon. Dans l’ultime montée, elle donnait un dernier coup de collier, sous l’impulsion d’un coup de gueule de Pascal, grappillant une place. Il restait la dernière descente à parcourir. Il faut tenir, se faire violence. Anaïs, tenace, ne lâche rien, donnant tout pour franchir l’arrivée en 9e position en 1 h 17’06 au terme des 11,4 km de course, faisant la fierté des ses parents Béatrice et Gilles. Ce superbe résultat confirme ses bonnes dispositions obtenues depuis le début de saison, avec une 38e place au championnat de France de cross à Plouay, ses victoires dernièrement à Sallanches et Bellegarde.
Un top « 10 » qui lui donnera l’an prochain, le droit de faire partie du « sas » élite. Et si cela se concrétise, le championnat national devrait se dérouler à Saint-Gervais. Affaire à suivre.
A 10 h 30, les hommes s’élançaient sur le même tracé que leurs homologues féminines, comptant 201 inscrits (espoirs – seniors – masters). Rémi Bibard se retrouvait parmi les 30 premiers de la course en haut de la première montée. La descente technique, pentue, n’est pas aussi boueuse qu’il l’imaginait. A l’entame de la seconde montée, le manque de jus se fait sentir. Les encouragements reçus par Christophe et Pascal ne l’aident pas. Il perd même quelques places. La dernière descente est pour lui un soulagement. Il s’accroche en dépit de ce manque de punch, maintenant sa place. Il finit 33e en 1 h 11’14.
Une organisation au top (dossards, restauration) parcours. Un petit bémol cependant, une arrivée obligeant les coureurs à slalomer entre les voitures. Il aurait été plus judicieux de leur baliser un couloir.
Avant de partir, un petit tour dans la rivière pour détendre les muscles et direction La Rochelle pour « Ana » et Rémi pour une semaine de décompression.
Il est 14 heures. Il faut retourner dans nos foyers respectifs, le retour se faisant d’une seule traite. Merci à Christophe Ducret qui a assuré la conduite du véhicule tout au long de ce long déplacement. La partie anecdotes étant assurée par monsieur Tchatche.
Une sélection, deux filles dans le top 10. Le bilan est à l’image du club, toujours performant.