Vendredi matin ambiance détendue dans le mini bus. Direction l’Essonne où se déroulent les championnats de France cadets / juniors et plus exactement au stade municipal Robert Bobin de Bondoufle. Après six heures de route, nous voici arrivés au stade, lieu que nous connaissons bien. Il y a trois ans déjà, la ville parisienne accueillait cette même compétition. Pour Alys et Pauline, c’est la découverte d’un stade immense, conçue comme une arène antique.
Après le contrôle des tests PCR, les athlètes récupèrent leurs dossards respectifs, qui serviront aux différentes épreuves choisies. Il est temps d’aller à l’hôtel, de se reposer quelques heures avant de revenir pour les finales du soir. Vers 18 heures, nous voilà de retour à Robert Bobin. Changement de décor. Les visages des quatre finalistes se crispent un peu. La décontraction fait place, tout doucement, au stress.
Les épreuves de steeple débutent à 20 h 20. Le premier à fouler le tartan du stade est Antoine Aflalo. Onzième au bilan sur 3000 m steeple, il n’a rien à perdre, bien au contraire. Après un bon échauffement, il se présente à la chambre d’appel vingt minutes avant son départ. Les dés sont jetés. Vingt-quatre athlètes sur la ligne dont notre Dandy. Un peu bousculé au départ, Antoine s’extirpe du groupe, se positionnant au milieu de peloton. Après trois tours, le junior remonte ses adversaires pour se retrouver parmi les trois premiers. Action trop précoce pour son entraîneur. Se sentant bien, Antoine garde cette position les deux tours suivants. Au son de la cloche qui indique aux coureurs qu’il reste 400 mètres, le jeune homme ne voit pas l’accélération des autres concurrents et dans le dernier virage, perd sa place. Dans les tribunes, les encouragements se font plus pressants et, un autre athlète le double à nouveau. Il reste à peine soixante mètres à couvrir. On pense tous qu’il va mettre les « gaz » et terminer sa course magistralement mais c’est tout le contraire qui se produit. Il finit presque en « roue libre » ce qui provoque chez le coach une grosse colère. Certes le chrono est fantastique (9’13″73!) mais pas la manière!! Antoine franchit la ligne en 6e position.
De sa dernière ligne droite, Antoine en a eu vent après sa course, et tout au long du week-end. Lors de son prochain steeple, il se remémorera dans un coin de sa tête les mots forts de son entraîneur et ne cherchera pas à renouveler un tel final. En réalisant ce superbe chrono, Antoine garde toujours sa onzième place au bilan national avec une performance de niveau N3 avec un gain de douze secondes au compteur et un nouveau record personnel pour l’étudiant!!.
Pas le temps de débriefer sa course qu’il faut se tourner vers le départ du 2000 m steeple juniors filles. Après bien des hésitations, des questionnements, Margot Guepratte prenait sa décision quant à son choix de course. Ce sera le 2000 m steeple et le 800 m. Dans un premier temps, déçue de ses résultats d’ensemble, la junior voulait tout arrêter. Mais après mûre réflexion, Margot revenait sur ses premières impressions et optait pour l’épreuve où elle était le plus à l’aise c’est à dire le steeple. Choix approuvé par son coach. Après son échauffement avec Pascal, Margot entre en chambre d’appel. Tout comme Antoine, elle est seule face à son destin. Va-t-elle déjouer les pronostics, aura-t-elle la force d’aller jusqu’au bout? Tiendra-t-elle la distance? Toujours est-il que la jeune fille comme son entraîneur sont en plein doute.
Dès l’entame de la course, Margot légèrement enfermée, réussit à se sortir de ce piège. Passer les obstacles sans encombres, ne pas fléchir. Pendant deux tours, les 24 engagées de cette finale restent groupées. Margot, sur les conseils de son coach avant le départ, accélère. Quatre concurrentes suivent sa foulée. Elles sont cinq pour trois médailles. Qui va céder? A huit cent mètres de la ligne, seules quatre demoiselles sont encore en lice. Voyant une de ses adversaires touchée les barrières à chaque passage, Margot lui met la pression. A dernier passage de la fosse, pas une des quatre filles ne se détachent. Alors qu’il reste la dernière haie à franchir, Solène Muller d’Obernai chute! Le podium est fait mais dans quel ordre? Pas le temps de tergiverser. Il faut foncer. la victoire semble acquise mais pour l’argent, ce n’est pas encore acté. Oublier l’effort consenti, il faut rester sur la dynamique. Et, dans un dernier sursaut d’orgueil, Margot coupe l’arrivée en seconde position, décrochant une magnifique médaille d’argent inespérée il y a encore quelques jours. Son temps: 6’58″99! Son meilleur chrono de l’année sur cette distance. Comme indiqué dans le titre de cet article, cette médaille d’argent équivaut à de l’or!
Compétitrice dans l’âme, Margot, malgré ses nombreux doutes, à toujours cru en elle et en son mentor, sans oublier son entourage, faisant taire ceux qui l’avaient déjà classée dans les oubliettes. Au moment de la remise des prix, dans les gradins c’était une explosion de joie et de cris.
Il est temps de retourner à l’hôtel car samedi matin, la junior doit être en forme pour les séries du 800 m dont elle détient le 20e temps au bilan.
Samedi 11 h 45, départ de la seconde série pour Margot. La première série vient de se terminer. Il faut faire moins de 2’15 pour espérer rentrer en finale. Deux tours à boucler. C’est rapide. Mais, vu des tribunes, le rythme paraît lent. Au second tour, l’allure augmente. Objectif pour Margot, terminer parmi les deux premières pour être sûre d’aller en final ou, espérer faire partie des deux meilleurs chronos repêchés. Résultat: Margot finit 3e en 2’16″86! Rien est certain. Il faut attendre la dernière course du 800 m pour pouvoir exulter. Dès le départ ce cette troisième série, la cadence semble élevée, puis soudain les dix filles en lice s’observent baissant le rythme. A l’arrivée, le chrono parle de lui même, seules les deux premières seront de la finale. Enorme cri de joie dans les gradins, Margot est QUALIFIEE et comme dirait l’entraîneur, « pour un poil de c….. »
Dimanche, les compteurs sont remis à zéro. Engagée au couloir 1, Margot doit sortir rapidement pour éviter les bousculades. Chahutée, bousculée, elle tente de se défaire de ses adversaires. A trois cent mètres de la ligne, elle tente d’accélérer mais marquée à la culotte, elle ne réussit pas à passer. Les filles à l’avant augmentent le rythme. Margot ne peut les suivre. Elle termine à la 7e place en 2’19″96. Certes, ce n’est pas son meilleur temps, mais après ses désillusions tout au long de la saison écoulée, notamment face à la Covid, ce résultat est béni des dieux.
Il est temps pour ces deux juniors de penser aux vacances après une année compliquée ou arrêts et reprises ont rythmés les entraînements. Ils reviendront en septembre tout ragaillardis et plein d’énergie pour affronter une nouvelle saison chez les espoirs.