Quarante-cinq minutes séparait Manon de ses camarades de club, venus également en Suisse disputer une épreuve sur piste. Les compétitions en France étant pour le moment bannies, la jeune frontalière s’est rendue ce samedi dans le canton de Berne, pour disputer un 1000 mètres jeunes et décrocher un chrono. Malgré le confinement, la demoiselle n’a jamais cessé de s’entraîner tout en gardant les consignes sanitaires. Retrouver la compétition, et surtout, la piste, est un bon moyen de jauger la forme du moment.
Langenthal, connue pour son industrie du lin et de la porcelaine au XVIIIe siècle, est une petite bourgade qui offre aux visiteurs un havre de paix. Le soleil et un léger vent nous accueillent en terre bernoise. Le stade est situé en bordure de forêt. Voilà en quelques mots le descriptif de cette commune suisse allemande. Manon Laporte est très détendue. Elle ne connaît pas ses adversaires mais en revanche, ses adversaires savent qui elle est! Alors que nous sommes tranquillement assis, le speaker annonce la participation de la jeune française. Elle qui voulait passer incognito, c’est raté!!
La liste de départ est mise en ligne sur internet: départ du 1000 m à 17 h 20. Pas de panique, elle a le temps. Pascal, qui l’accompagne, choisit de commencer l’échauffement. Alors qu’ils sont déjà partis, l’animateur de la journée annonce en allemand, que la départ est avancé à 16 h 50. En effet, peu d’athlètes en lice. A peine une cinquantaine de spectateurs sur les abords du stade. Il y a urgence. Il faut retrouver l’entraîneur et surtout Manon. Nadège se lance à leur recherche. Le duo arrive couvert de sueur. Quelques accélérations, et il est temps de rejoindre la ligne de départ. Plus d’une vingtaine de minettes sont sous les ordres du starter. Manon est au milieu du peloton. Les concurrentes se frottent. Légèrement enfermée, la minime ne peut sortir de cet attroupement. De plus,une concurrente marche sur sa chaussure, la faisant légèrement trébucher mais elle ne tombe pas! Il faut continuer la course. Cependant, cette petite mésaventure l’oblige à courir sur le troisième couloir. Au passage du 200 m, l’évianaise est en troisième position. Quelques encouragements pour la stimuler et Manon, fidèle à elle-même, dans la ligne droite opposée, se positionne en tête. Derrière, les écarts se creusent. A un tour de l’arrivée, elle accélère le rythme accrochée par Costa Chiara, l’athlète du club organisateur. Cette dernière revenant fort, oblige Manon à sprinter conservant ainsi sa place de leader. Son temps: 3’07″30. Un chrono qui a satisfait l’entraîneur.
A peine la remise des prix faite, nous retournons à la voiture en direction de Berne où une dizaine de membres du club sont engagés au meeting national de la capitale.