Le récit de 2 courses atypiques, une à Hong-Kong et une en Australie, par notre globe trotteur David.
Merci à lui pour ces magnifiques récits et photos qui font bigrement envie :)
TransLautau50 – Hong-Kong
Hongkong : pays de collines, pays de légendes. L’enfant empereur Bing en 1278 s’est enfui des hordes mongoles et s’est trouvé à Hongkong entouré par huit sommets. Il les a nommés les huit dragons. Un courtisan a insisté que l’empereur lui-même était aussi un dragon, d’où les “neuf dragons” (九龍), la traduction de Kowloon. J’ai monté ces collines et plein d’autres pendant des années avant Covid et je suis tombé amoureux de ce pays. On sent l’ancienneté et le sacré partout. Quand j’ai découvert qu’il y a une course UTMB à Hongkong je savais que je devais y aller.
Mui Wo était le départ et l’arrivée de ma course, le TransLantau50. Un petit village sur l’île de Lantau, je suis arrivé en bateau avec une belle vue sur les collines de la course qui a pimenté l’expérience. L’hébergement un peu moins – réveillé à 2h du matin par un bruit infernal, je suis descendu dans la rue et j’ai trouvé un chef en train de tourner le plus gros robot ménager que j’ai jamais vu, et le plus bruyant. Plus de sommeil – tant pis !
La course
Avec 53 km et D+ 2800m la course était assez roulante avec six petits “dragons” et un plus important au milieu de la course. Avec peu de route, le terrain était super agréable. Sous un soleil impitoyable la température est vite montée au delà 25 degrés.
Les enfants bénévoles aux ravitos, tous souriants, nous ont arrosé de l’eau et ont fourni des glaçons que j’ai mis sous ma casquette.
Ambiance géniale.
Un peu de crampe au début de la plus grande montée m’a perturbé mais rien de grave. Plus grave, j’avais de plus en plus du mal en descente. Aux collines de Hongkong il y a beaucoup de descentes techniques, mais aussi de nombreuses descentes en marches interminables qui tuent les jambes.
La nuit est tombée avec 10 km restant.
Frontale fixé, suivant un chemin dans la forêt, il a fallu pas penser des serpents et araignées que j’ai souvent croisés dans ce genre d’endroit à Hongkong. Sous une pluie légère j’ai finalement atteint le rivage et, douleur oubliée, franchi la ligne pour boucler ma première course à Hongkong, mais sûrement pas ma dernière. A refaire !
Kosci50 – Australie
Deux semaines après mon aventure à Hongkong je me suis trouvé en Australie pour refaire une course que j’aime bien, le “Kosci50” – une course UTMB dans le parc naturel Kosciuszko dans les Snowy Mountains.
Changement radical de la course, ils ont supprimé un mur qui a marqué la course de l’année précédente, donc que 1300m D+ mais 1600m D- sur ses 50 km. Cette fois le départ était en haut, dans une station de ski qui s’appelle Perisher. Suivant le contour de cette colline pendant une dizaine de km, on a profité d’une vue magnifique de la vallée en bas où la rivière Thredbo serpentait à travers un grand forêt.
La longue descente vers cette vallée m’avait perturbé un peu après mes difficultés à Hongkong. Mais je me suis collé d’un groupe qui descendait assez vite et j’étais plutôt à l’aise. Hélas, c’était trop vite et j’ai payé le prix dans la vallée où je souffrais.
Mont Kosciuszko est le point le plus haut en Australie, un modeste 2228 mètres par rapport aux massifs alpins. La course finit avec une grande montée à Eagles Nest aux hauteurs de cette montagne avant une descente finale vers l’arrivée dans une autre station de ski Friday Flat.
La montée pour moi est arrivée comme un énorme soulagement et pendant la descente finale j’ai repris quelques places que j’avais perdues dans la vallée. Mais ce que je retiens le plus de cette course c’est tous les attributs de ce parc exceptionnel : le paysage typiquement australien avec des eucalyptus, la terre brulée par le soleil et des arbres carbonisés par les incendies, les rapaces dans leur royaume sauvage, les couleurs et les odeurs, tout ce qui donne à cette course des sensations uniques.
A refaire !
David F.